Aujourd’hui, Maëlle Touront, fondatrice de Mes mets dans les orties, partage avec nous son engagement contre le gaspillage alimentaire et son amour pour les saveurs inattendues. À travers ses confitures, pickles et chutneys faits maison que vous pouvez trouver dans la boutique Le Générateur à Strasbourg, elle donne une seconde vie aux fruits et légumes invendus de la région, tout en défendant une alimentation plus locale, durable et créative.
1. Peux-tu te présenter et revenir sur l’origine de “Mes mets dans les orties” ?

Je suis Maëlle Touront, confiturière au sein de Mes mets dans les orties. Notre objectif est de lutter contre le gaspillage alimentaire auprès des producteurs locaux. Nous transformons les fruits et légumes récupérés en confitures, pickles, chutney, et ketchup et proposons des ateliers cuisine à destination des particuliers et des entreprises.
J’ai créé Mes mets dans les orties en 2020 après avoir travaillé chez des maraîchers où j’ai pris conscience de ce qui était perdu et jeté.
2. Si tu avais une baguette magique pour changer une chose dans le monde de l’alimentation aujourd’hui, ce serait quoi ?
J’aimerais que le BIO soit accessible à tous et que l’agriculture biologique soit le principal mode de production.
Si ma baguette pouvait me permettre de résoudre un second problème, j’aimerais qu’elle allège les conditions de travail des agriculteurs.
3. Comment l’écologie influence-t-elle concrètement ta manière de choisir, de transformer et de vendre tes produits ?
Nous souhaitons avoir un impact carbone le plus neutre possible à toutes les étapes de notre activité.
Tout d’abord, nous travaillons uniquement avec des producteurs locaux soucieux de l’avenir de la Terre, qui pratiquent une agriculture respectueuse de l’environnement. Nous transformons des produits frais, qui viennent d’être cueillis. Les épluchures sont bien sûr compostées et nos produits d’entretien sont certifiés Ecocert.
Nous encourageons aussi les consommateurs à rapporter leurs bocaux afin qu’ils soient réutilisés : pour l’instant, nous récupérons environ 20% des bocaux mais nous avons pour objectif d’atteindre le seuil des 40% en 2026.
Enfin, nous privilégions les ventes locales, en circuit-court, et la plupart de nos livraisons à Strasbourg sont faites en vélo-cargo.



4. Comment choisis-tu tes recettes ? Quelle est celle qui a le plus de succès ?
L’expérimentation est vraiment au centre de mes recherches. Je fais beaucoup de tests, c’est passionnant ! J’aime aussi découvrir les alliances audacieuses choisies par certains chefs pâtissiers, goûter des plats surprenants et m’en inspirer pour trouver de nouveaux accords.
La recette qui a le plus de succès est de loin notre confiture pomme lavande ! Elle peut paraître surprenante mais en fait on ne sent la lavande qu’en fin de bouche, on sent d’abord le vanillé de la pomme. C’est une confiture qui a été pensée pour le petit-déjeuner mais qui en réalité est beaucoup utilisée par nos clients en alliance salée (confiture pomme lavande + comté = banger ! ).

5. Quel est le “mariage de saveurs” le plus improbable que tu aies testé… et adoré ?
Je dirais la confiture courgette, citron & Earl grey ! Nous avons d’abord testé l’association courgette et citron, puis nous avons ajouté de l’Earl grey qui apporte des notes de bergamote et de vanille. C’est une recette douce et étonnante. C’est la deuxième recette la plus vendue après la confiture pomme lavande.

6. Quel est ton péché mignon gustatif totalement assumé (même industriel) ?
J’adore les spaghettis à la bolognaise. Je ne l’assume pas complètement car j’essaie de limiter ma consommation de viande. Et puis … il y a les chips ! J’adore en manger à l’apéro. Je les prends BIO pour me donner bonne conscience mais on sait tous que c’est de la malbouffe !
7. Aujourd’hui, quels challenges rencontres-tu ?
J’ai commencé seule, mais aujourd’hui nous sommes deux chez Mes mets dans les orties puisque Laurie m’aide pour la transformation des fruits et des légumes. Je trouve que déléguer une partie de son travail est à la fois un accomplissement et un challenge.
Et puis j’ai reçu récemment une très bonne nouvelle : j’aurai un chalet au Marché de Noël de Strasbourg cette année. Sacré projet quand on y pense, je ne sais pas encore comment je vais réussir à m’organiser !

8. Quelles sont tes envies et tes prochains objectifs pour ton entreprise ?
J’aimerais que l’équipe s’agrandisse et trouver un nouveau local, plus grand, qui ferait office d’atelier-boutique. L’espace serait en deux parties : il y aurait à l’arrière notre cuisine pour transformer et à l’avant un lieu d’accueil et de rencontres avec la vente de nos produits. Des ateliers cuisine « anti-gaspi » seraient proposés régulièrement.
Depuis le début, j’essaie de ne pas brûler les étapes, et de développer de façon saine, petit à petit, mon entreprise.
9. Pour finir, peux-tu nous donner quelques créations coups de coeur à l'Écrin ou au Générateur ?
J’aime tout ce que fait la céramiste Martha Stahlkopf : ses bols, ses assiettes, ses pichets, ses plats … Je suis fan aussi des chaussettes de Koloro, j’adore son univers ! J’ai également eu un gros coup de coeur pour les boucles d’oreilles Saules d’Amabilis atelier (en laiton martelé doré à l’or fin).



Où retrouver Mes mets dans les orties ?
À Strasbourg : boutique Le Générateur
Site internet : www.mes-mets-dans-les-orties.sumupstore.com
Instagram : @mesmetsdanslesorties