Adelle Zanotti : quand l’illustration rencontre la céramique

Entre illustration et céramique artisanale, l’univers d’Adelle Zanotti se distingue par ses couleurs, sa douceur et son sens du détail. Aujourd’hui, cette pétillante créatrice strasbourgeoise, présente à la boutique de créateurs l’Écrin à Strasbourg, partage avec nous son parcours, ses inspirations,  les joies (comme les défis) de la vie d’artisane indépendante ainsi que ses envies pour la suite.

1. Ton travail mêle céramique et illustration. Peux-tu nous dire quelle a été ta première porte d’entrée dans la création ?

Portrait de la céramiste strasbourgeoise Adelle Zanotti
Portrait d'Adelle Zanotti ©Bartosch Salmanski

Mes parents sont tous les deux artistes. Dès notre plus jeune âge, avec ma soeur, nous avons pu les suivre dans leurs créations. Avec ma maman qui est maquilleuse artistique, j’ai découvert les festivals de rue et fait mes premières peintures sur la peau des gens. Avec mon papa, artiste peintre-graveur-sculpteur-et-autre, j’ai découvert la gravure, l’odeur de la peinture à l’huile et mes premières expo à la maison.

Je me suis toujours dit que je ferais des choses de mes mains. C’est pour cela qu’une fois mon bac arts appliqués en poche, je suis partie faire des études d’illustration à la Hear de Strasbourg. En parallèle de mes études, j’ai commencé à travailler la céramique. Ma maman s’étant équipée pour en faire et ma soeur étant céramiste j’ai eu la chance de pouvoir profiter de leurs conseils et de leur matériel. Avec mon travail déjà présent d’illustratrice, c’est assez naturellement que terre et dessin se sont mêlés pour aboutir à ma pratique actuelle.

2. Si tu devais résumer ton univers en trois mots, lesquels choisirais-tu ?

Ce serait « narratif, coloré, décalé » !

3. Où puises-tu ton inspiration pour imaginer tes motifs et tes illustrations ?

Je m’inspire beaucoup de mon quotidien, de mes chats, de mon envie d’avoir un potager, de mes plantes en pot…  J’essaye de retranscrire des ambiances, de faire entrer le spectateur dans mon petit cocon. Ou au moins de lui tirer un petit sourire !

Pour les motifs je me fais plaisir ! Je me demande ce que j’adorerais avoir comme habits, papier peint, housse de couette, et j’imagine mes designs de rêve, qu’à défaut d’avoir chez moi je peux au moins réaliser en dessin ou céramique. 

4. Qu’est-ce qui t’apporte le plus de joie dans ton métier de céramiste ?

J’adore la possibilité de mélanger volume et dessin, ça ouvre un panel de création très large !

Le fait qu’il y ait plein d’étapes pour arriver à la création d’une pièce (croquis, façonnage, taillage, lissage, dessin, cuisson, émaillage…) me permet de ne pas me lasser. Les actions s’alternent pour créer des semaines qui ne ressemblent jamais tout à fait à celles d’avant.

Et quand sur des marchés ou en boutique je vois les réactions des clients devant mon travail ça me rend très heureuse !

Ceramique illustrée pique-nique d'Adelle Zanotti
Céramiques d'Adelle Zanotti, céramiste strasbourgeoise
Adelle Zanotti, would you still love me

5. Et au contraire, quel est le côté le plus difficile ou le moins agréable dans ton quotidien de créatrice ?

En tant que créatrice, mes revenus dépendent beaucoup des périodes, en fonction des fêtes mais aussi des marchés. Parfois, je me retrouve dans de grosses périodes de rush, où le temps semble toujours manquer. Il m’arrive de me sentir dans un tunnel, et il devient alors compliqué de gérer son planning et son stock tout en gardant du temps pour soi… mais j’y travaille !

6. Tes créations sont présentes à l’Écrin. Qu’est-ce que ce lieu représente pour toi ?

L’Écrin est l’une des premières boutiques où j’ai eu l’occasion de présenter mon travail. Ça m’a permis de rencontrer plein d’autres artistes et artisan.es de Strasbourg et ses alentours et de trouver ma place dans ce réseau artistique. De belles collaborations ont même vu le jour avec d’autres résidentes de la boutique ! Être à l’Écrin m’a aussi fait prendre conscience que je pouvais vivre de mes créations, ce qui m’a encouragée à me lancer définitivement dans la céramique.

7. La période des fêtes de fin d’année arrive à grands pas. Comment t’organises-tu pour préparer cette période intense ?

J’essaye de m’organiser en faisant des listes, des listes et encore des listes de tout ce que je dois faire. Et après je tente de faire tout ce que j’ai marqué sur ces listes en m’enfermant dans mon atelier et en vivant en ermite entre mes stocks de porcelaine et mes litres de thé. 

Mon organisation pour cette période intense est pour le moins approximative, chaque année je fais au mieux en me disant que l’année suivante je m’y prendrai plus tôt !

Tasses en céramique dans l'atelier d'Adelle Zanotti
Four à céramique d'Adelle Zanotti

8. Si tu pouvais collaborer avec une autre créatrice ou une autre artisane, qui choisirais-tu et pourquoi ?

Oh là là, trop de choix, c’est si compliqué ! 

J’ai déjà eu la chance de collaborer avec Sosho Studio sur une série de bijoux et on est en train de préparer un projet avec Amabilis qui sortira bientôt !

Ça serait trop chouette de pouvoir faire une collab’ avec Koloro Studio, j’adore ses illustrations colorées, son travail du motif et j’aimerais beaucoup expérimenter le support de la chaussette ! Ou une autre collaboration avec Amabilis, mais plutôt sur un format bijou ? Que de possibilités !

9. Quels sont tes projets ou envies pour la suite de ton parcours ?

J’ai envie de tester de plus grands formats, peut être des vases, des carafes … Et aussi prendre le temps de continuer la série de petites scènettes en sculpture que j’ai commencée en début d’année. En fait je voudrais trouver de nouvelles formes, et approfondir des projets qui ne sont pour le moment que restés en surface.

10. Pour finir, peux-tu nous donner trois créations coups de coeur à l’Écrin et au Générateur ?

J’adore les Kokeshi de Claire Perret, je trouve ces petits personnages en bois adorables. À chaque fois que je les regarde j’ai l’impression de découvrir un nouveau détail. Un petit morceau d’histoire.

Les bijoux de Charlotte Olivia Picard sont aussi dans mes coups de coeur. Surtout ses médaillons réversibles : en plus de ses visuels (que j’aime d’amour), je trouve que le fait de pouvoir interagir avec son bijou fait qu’on s’y attache encore plus vite !

Les Marcelin de Naima me font aussi de l’oeil, ces petits pingouins tatoués comme des gros durs avec leurs bouilles adorables me font fondre, en plus ils ont le même nom que mon petit frère !

Je vais m’arrêter là, pas facile de se limiter à trois créations !

Kokeshi en bois de Claire Perret
Petites kokeshi en bois de Claire Perret, disponibles à l'Écrin
Collier lune en argent de Charlotte Olivia Picard disponible dans la boutique de créateurs L'Écrin à Strasbourg
Médaillon réversible de Charlotte Olivia Picard, disponible à l'Écrin
Pingouins Marcelin en céramique de Nayanai, disponibles à l'Écrin

Où retrouver Adelle Zanotti ?

Pour la contacter : zanotti.adelle@gmail.com

Instagram : @adelle.zanotti

Cet article a 2 commentaires

  1. Lila

    Que de merveilles! 😍😍🌷
    Super interview!

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